Kunyaza

Qui connaît le kunyaza ? Attention, risque d'appropriation culturelle !

Au titre de la santé sexuelle des femmes, la langue française (voire, en priorité, ses us et coutumes) pourrait-elle adopter le kunyaza ? Après tout, en commençant par "kun", le kunyaza pourrait se rapprocher du "cunni" - une autre pratique centrée - du moins en théorie - sur le plaisir des femmes.


La signification de ce mot

Il s'agit d'une pratique sexuelle rwandaise, destinée à stimuler l'éjaculation féminine.

A base de tapotements sur le clitoris et les lèvres vaginales, le mouvement rapide des doigts ou du pénis crée des vibrations propices au lâcher prise, sans recours à la pénétration.

En français, on parle des femmes fontaine, et en anglais de "squirting" (to "squirt" signifie "gicler"). Mais la pratique destinée à obtenir l'éjaculation féminine n'a pas de nom. 


Son origine

L'origine de cette pratique sexuelle se perd dans la nuit des temps poétiques (la pratique elle-même daterait de la troisième dynastie rwandaise, soit le début du XVIIe siècle).

 

Selon la légende, elle serait née d'un accouplement raté entre une reine et son serviteur (ou son esclave).

Frustrée de l'absence de son mari, celle-ci aurait sollicité icelui pour se satisfaire. Le serviteur, terrifié par la demande et pris de tremblements, aurait, à force de frottements, déclenché la source ayant donné naissance au grand lac Kivu - et les cris de jouissance de la reine. 

A noter qu'en rwandais, le kunyaza vient du verbe kunyaàra, signifiant uriner, ce qui renvoie au débat sur la composition de l'éjaculat féminin (non il ne s'agit pas d'urine issue de la vessie, mais le jet produit en contient une quantité variable, parfois minime).


L'utilité

Désigner par un substantif spécifique une pratique ancestrale peut contribuer à la répandre, au delà de la région des grands lacs. Pour les rwandais, cette pratique favorise la fertilité, l'épanouissement des femmes et le bonheur conjugal. 

Dans le documentaire d'Olivier Jourdain, une femme explique : "Certaines femmes n'auront jamais d'eau. D'autres sont bloquées car elles sont fâchées. (...) Tu peux être fâchée à cause du travail. Quand le mari rentre, tu n'as pas envie de lui ».

Explication qui vaut pour toutes les femmes ? En l'occurence, la sagesse populaire et le savoir scientifique semblent se rejoindre...


Pour en savoir plus...

Voir "'l'eau sacrée", documentaire d'Olivier Jourdain.

Cf. https://sacredwater-movie.com/