(Ma) Principauté

« Ma principauté » conditionne la qualité de nos rencontres et de nos relations au moins autant que notre très cher cerveau.


La réalité

Ma « principauté » n’a pas de frontières très précises, encore moins universelles. Selon le ressenti de chaque femme (on ne peut parler que de « ma » principauté), cette partie du corps peut se centrer sur l’ancrage périnéen, ou faire de son ventre une barrière, et englober le cas échéant le centre affectif. 


L'utilité

Principale partie du corps, voire première, « ma principauté » permet d’intégrer l’idée qu’un véritable accueil dans la principauté ne peut être le fait du prince – seulement celui de la princesse. En effet, la fonction de ce vocable est de désigner un territoire souverain, que l’on peut choisir de défendre – ou d’offrir. 


L'illustration

« Ma principauté » est-elle accueillante ou méfiante ? Mouvante, sans doute. Du moins c’est ce que l’on pourrait penser en lisant cette version féminine (???) de l’hymne à la liberté d’un certain Georges…

Ma principauté

Longtemps je t'ai gardée

Comme une perle rare

 

Ma principauté

C’est toi qui m’a aidée

A rester à la barre

 

Pour bloquer l’importun

Dire « non » à plus d’un, et parfois à quelqu’une

Pour panser mes blessures, éviter l’aventure, sous les rayons de lune

 

Ma principauté

Tu m’as réconfortée

Je suivais mes balises

 

Ma principauté

Si fort cadenassée

Mon corps était banquise

 

Et combien j’ai souffert 

Pour pouvoir satisfaire ton besoin d’habitudes

J’avoue je t’ai haïe, rêvé d’un pont-levis, sinistre solitude

 

Ma principauté

Je t’avais tout donné

Mes écrits, mes Venise…

 

Ma principauté

La herse était coincée

Défendant mon église

 

Mais un jour j’ai changé, pour pouvoir apprécier

les chemins de fortune

J’ai appris à m’aimer, j’ai su comment m’ancrer, oublier mes rancunes

 

Ma principauté

Tu m’as bien encombrée

Ma vie était blocage

 

Ma principauté

J’ai dû te désarmer

Découvrir mes bocages

 

Et du coup j’ai pu jouir,

sans peur de défaillir, au moindre dérapage 

Oui j’ai pu célébrer la générosité de multiples ramages

 

Ma principauté

En moi c’était figé

Mon cœur était cuirasse

 

Car ma principauté

Par peur de t’effondrer

Tu restais forteresse

 

Merci d’avoir appris

à pulser sans répit, prête à tout pour séduire,

A t’ouvrir à fermer, quasi à volonté, me rendant le sourire

 

Ma principauté

Je ne t’ai pas quittée

Une nuit de septembre

 

J’ai retrouvé 

Les chemins de l’été

Que je n’osais attendre

 

Car oui c’est bien fini de me sentir trahie lorsque l’autre s’éloigne

Je sais qu’il reviendra ou qu’un autre adviendra, au pays de Cocagne ! 

Je sais qu’il reviendra ou qu’un autre adviendra, au pays de Cocagne ! 



A propos de la contributrice

L'auteurice de ce remake de "Ma liberté" souhaite conserver l'anonymat. Souhaitons lui pleine et savoureuse souveraineté !